Passer des moments de l’été dans des espaces comme les Causses, la Lozère ou l’Ariège est l’occasion d’observer les rapaces en vol. Comme les vautours dont la population grandit en France et que l’on peut donc observer plus facilement. La plus forte population se trouve dans les Grandes Causses avec environ 800 couples de vautours. Vol en cercle à plusieurs, puis piqué vers leur proie, c’est assez impressionnant de les voir à l’œuvre.
Depuis 1998, une loi autorise et organise l’utilisation des vautours pour l’équarrissage. C’est une solution naturelle, disponible à toute heure. Les éleveurs qui la pratiquent réduisent leur taxe d’équarrissage. C’est aussi un gain pour la santé, le transport de cadavres d’animaux pouvant s’accompagner de la dissémination de pathogènes. Avec les vautours, plus de transport, c’est leur estomac qui agit !
Utiliser les vautours pour l’équarrissage est sur papier la solution qui paraît la plus efficace. Dans la réalité, c’est plus complexe de valider ce choix et d’opter pour les vautours.
Plus que d’autres, les éleveurs doivent réfléchir et faire des choix liés à la mort : celle de leurs animaux. Nous vivons dans une époque où il est difficile d’être confronté à la mort. Tout ce qui la représente dans le réel nous apeure. Dès lors, je peux comprendre les peurs et les rejets liés à l’utilisation des vautours pour éliminer les cadavres des animaux. Si vous visualisez la scène, vous avouerez que c’est plus angoissant que rassurant.
Et pourtant c’est une scène de la nature et de la vie sauvage. Elle fait partie de la vie et de la chaîne alimentaire. Elle prouve son efficacité : en 2017, dans les Causses, les vautours ont éliminé 130 tonnes de cadavres, alors que les sociétés d’équarrissage géraient 400 tonnes. Démonstration, action ? A nous de réfléchir et d’opter ou pas pour les vautours.
Source : Ça m’intéresse, avril 2021
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