855 000 tonnes de déchets électriques et électroniques ont été collectés en 2019 en France. Si on les compare à nos besoins en métaux précieux or, argent, nickel, cela représente une mine non négligeable de ressources ! Car oui, dans nos téléphones et nos produits électroniques on trouve de l’or, de l’argent, du nickel et d’autres métaux comme le platine et le palladium. Aller puiser ces métaux dans nos déchets représente peut-être la mine du futur.
La principale voie d’utilisation de ces déchets électroniques est le recyclage matière : on broie les produits pour récupérer des matériaux comme les métaux. C’est la destination d’à peu près 75% des déchets traités. Comment récupérer facilement les métaux précieux dans ces déchets ? Des chercheurs du Bureau de Recherche Géologiques et Minières (BRGM) utilisent des bactéries pour dissoudre les métaux. Un procédé intéressant est la biolixiviation (terme véridique, lixiviation comme « lessive »). On broie d’abord les cartes électroniques pour obtenir une poudre. On prépare une solution avec la poudre, les bactéries et une solution très acide qui va activer les bactéries que l’on laisse agir. Cela permet de récupérer des sels de métal ou des lingots.
Ce procédé n’en est pas encore à une phase industrielle où on pourrait extraire des tonnes de métaux à partir de bactéries. Mais il est clair qu’en maillant les connaissances des biologistes, des experts matériaux et des ingénieurs pour les procédés, nous avons des leviers pour accélérer la transformation de nos déchets en mines du futur. Ce qui est plus ou moins du biomimétisme : en observant la nature, nous trouvons des connaissances qui apportent des solutions pour traiter nos déchets et produire nos ressources.
Source : Ça m’intéresse, décembre 2021
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