
Le transport des textiles qui composent nos vêtements est souvent un vrai sac de nœuds. Pour le lin, cela peut être : production en France, envoi en Chine pour filature, retour du textile en France pour la fabrication du vêtement. De plus en plus d’industriels s’attellent à relancer des activités de filature en Europe. La filature, c’est l’étape qui va de la matière première à la production d’une bobine de fil qui servira pour la fabrication de vêtement. Pour passer de la matière au tissu, on passe par les étapes :
– de filature : production de bobines de fil,
– de bobinage : teinte et métrage pour préparer des bobines à la bonne longueur,
– d’ourdissage : assemblage des fils de chaîne du tissu dans un ordre précis,
– d’encollage : application de colle pour limiter l’abrasion,
– de tissage : fabrication du tissu.
Pour ses filières locales, les fabricants choisissent souvent des matières premières qui consomment moins d’eau et d’énergie. Un exemple est la fibre SeaCellTM de la société SmartFiber AG. Elle est obtenue en récoltant la partie supérieure d’algues marines en Islande. Le fil est obtenu par un mélange d’algues (4% de poudre) et de bois de hêtre (83% de cellulose). Avec un avantage pour la santé car on obtient une matière douce pour la peau qui évite les démangeaisons.

Un autre exemple est celui du lin : la filature du lin a été relancée en Alsace en 2020. Il s’agit du Le projet FL-ECO, porté par l’entreprise de Guebwiller N.Schlumberger et le groupe Pierre Schmitt (Velcorex, Emmanuel Lang, Philéa). L’opération permettra de réaliser la filature et le tissage de lin produit en Normandie.
Il y a aussi le projet de l’entreprise Tissage de France dans les Vosges, entreprise de filature et tissage reprise par ses salariés et les jeans 1083 pour qu’une filière locale perdure. L’entreprise planche sur l’utilisation de matières recyclées avec l’objectif de développer un fil 100% coton recyclé (projet Mon Coton).
Les filatures sont ancrées dans l’histoire de mon département d’origine : les Vosges. J’avais pu faire un stage ouvrier dans une filature qui a connu la trajectoire classique : vente de l’entreprise, reprise par un investisseur qui se solde par une fermeture et une vente des machines à l’étranger. Toute une activité locale qui s’écroule. C’est dire si je suis contente de voir ce savoir-faire se développer à nouveau !
Source : Ça m’intéresse, novembre 2021
Crédit photo : SmartFiber AG
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